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Les producteurs de lait tentent de couper la route devant le ministère de l’agriculture

secteur laitier

 Les producteurs de lait ont tenté, mercredi matin, de bloquer l’entrée du ministère de l’agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche à Tunis, et de couper la route, devant ce département, avant d’être dispersés par les forces de l’ordre. Ils ont alors, ouvert les citernes à bord de leurs camions et déversé le lait sur la voie publique.

Les professionnels de la filière de la production laitière relevant de l’Union Tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (UTICA) et de l’Union Tunisienne de l’Agriculture et de la Pêche (UTAP) tiennent un sit-in, devant le département de l’agriculture, pour protester contre l’aggravation de la crise qui étouffe leur filière.

Des éleveurs, des collecteurs et des industriels ont entamé leur mouvement de protestation à partir de 9H30. Vers 11h, certains des protestataires (des collecteurs) ont tenté de bloquer l’entrée du ministère pour « dénoncer la nonchalance des autorités de tutelle ».

Ils réclament la libéralisation progressive du prix de vente du lait, l’intervention de l’État au niveau du stock actuel estimé à 60 millions de litres et le payement par l’état de la subvention d’exploitation qui n’a pas été versée aux industriels, depuis cinq mois, et qui s’élève à 80 millions de Dinars (MD).

Selon les protestants, chaque nouveau gouvernement fait fi des décisions prises par le gouvernement précédent, mettant en otage toute la filière qui se trouve bloquée.

Pour rappel, les professionnels de la filière laitière ont annoncé, le 29 juillet 2020, qu’ils envisagent d’observer une série de mouvements de protestations, à partir du 17 août prochain, pouvant aller jusqu’à la grève générale.

Pour Mnaouer Sghiri, directeur de l’unité de la production animalière à l’UTAP, l’origine des problèmes du secteur est la gestion administrative très centralisée de cette filière qui est essentiellement professionnelle.

Et d’expliquer que le prix de vente au public d’un paquet du lait demi-écrémé fixé à 1 dinar 120 millimes, cause une énorme pression sur le producteur, les centres de collecte et la centrale laitière vu que le prix à la production atteint 1 dinar 205 millimes. « Concrètement, l’État demande au producteur de vendre un litre de lait à 945 millimes, soit une différence de 250 millimes qui est supportée par l’agriculteur et non pas l’État qui devrait subventionner le secteur ».

Pour le responsable de l’UTAP, cette situation explique la réticence des éleveurs dans plusieurs régions à poursuivre leurs activités. « Le nombre d’éleveurs n’a cessé de régresser passant de 112 mille à moins de 90 mille. Idem pour le cheptel bovin qui est passé de 450 mille, en 2018, à moins de 400 mille vaches, aujourd’hui », a-t-il encore expliqué.

Au niveau des centres de collecte du lait, le litre du lait coûte 180 millimes, contre une subvention de 105 millimes par l’État, d’où le recours des éleveurs à d’autres sources de financement dont la vente des fourrages et le recours aux transporteurs du lait pour baisser les coûts, rappelle Sghiri.

Il a appelé dans ce cadre à la concrétisation du pacte de partenariat signé, le 24 avril 2019, entre les secteurs public et privé (PPP), en vue de promouvoir la filière du lait sur la période 2019-2025.

Il a recommandé l’augmentation des prix au niveau de la production, de la collecte et de l’industrialisation et à rembourser les 8 industriels qui opèrent actuellement sur le marché après la fermeture de deux centrales.

Le président de la Chambre nationale des industries du lait relevant de l’UTICA, Boubaker Mehri a, pour sa part, souligné que les industriels de la filière laitière se sont retrouvés dans l’incapacité de payer les quantités de lait frais reçues, d’autant plus que la prime d’exploitation de 420 millimes/litre ne représente que 37,5 % du prix de vente du lait.

Et d’ajouter que la situation catastrophique de la filière menace les sources de revenus de 200 mille familles, à cause des engagements non honorés par les gouvernements successifs.

Hamda Aifi, président de la Chambre syndicale nationale des centres de collecte de lait, a appelé à la concrétisation des décisions prises, depuis mars 2019, notamment, en matière d’augmentations des prix au niveau des différentes chaînes de production.

Il a recommandé l’intervention de l’État au niveau des stocks de lait collectés dans les centrales proposant la réduction par l’État des quantités collectées via l’octroi de 10 ou 20 millions de litres au ministère de la défense ou toutes autres structures. Il a, appelé, l’État à payer les montants dus aux centrales de collecte estimés à 8 MD.

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Un commentaire

  1. Liberte

    19 août 2020 à 12:22

    Pourquoi gaspiller tout ce bon lait, d’autres familles n’attendent que ça et eux font le malin pour se faire distinguer

    Répondre

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